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Commune de L'uzège

Vallabrix

Patrimoine du village

Odile Valette fait visiter Vallabrix

Dimanche 8 juin 2008

L’association Histoire et Civilisation de l’Uzège avait demandé à Odile Valette, historienne native de Vallabrix, de faire visiter le village à quelques uns de ses membres. De la mairie au lavoir, en passant par l’église et le « château » avec son rempart, elle nous a révélé par ses explications, la richesse du patrimoine historique du village.
A la mairie, elle  a retracé les grandes lignes de l’histoire de Vallabrix, lacunaire, faute d’archives pour en permettre la reconstitution précise. Cependant, depuis la préhistoire, les vestiges ne manquent pas et sont d’une qualité souvent exceptionnelle.

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Le site du Brugas est occupé depuis la « nuit des temps ». Des fouilles ont mis à jour des outils polis, hache, silex taillés par nos ancêtres du paléolithique (Homo Erectus) et beaucoup plus proches de nous , du néolithique (descendants de Néanderthal). Mais c’est surtout pendant  la période dite du chalcolithique   ( -2800 à – 1800), entre l’âge de pierre et l’âge de bronze, que le site se révèle fertile. Les hommes qui occupaient ce territoire fabriquaient des objets en terre, vases carénés au col finement décoré,  coupes polypodes (objet très peu répandu). Une fouille, très rapidement exécutée lors de travaux dans la carrière en 1980, permit à des archéologues et à des passionnés, de découvrir et de sauver in extremis ce matériel. Suprême récompense de leurs efforts : ils  dégagèrent d’un abri une trompe en terre cuite, portant encore les marques de doigts du potier et sonnant, aux dires des spécialistes, un dos grave. Objet pratiquement sans équivalent dont un moulage se trouve aujourd’hui au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain en Laye.

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Autre découverte sur une autre époque. C’est de pierre qu’il s’agit cette fois-ci. Dans les années 80, Albert François sort de son champ une pierre gravée qu’il conserve à tout hasard, avec l’intuition qu’elle n’est pas tout à fait ordinaire.  Il la remet à la spécialiste du village qui reconnaît une stèle romaine où figurent les  emblèmes de son propriétaire : un tonneau avec les  outils du tonnelier. Vestige de l’époque gallo-romaine, elle daterait du II ème siècle après J.C. La stèle trône aujourd’hui sur la cheminée de la salle du conseil municipal, en attendant peut-être que le village réunisse son patrimoine.

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En allant de la mairie vers l’église, si l’on s’arrête devant le plan du four, on entre dans une nouvelle période historique. On est au Moyen- Age. Au bas des murs, des deux côtés de la grand’rue on voit encore les traces de la porte que le seigneur avait fait ouvrir dans le rempart pour, dit-on, permettre aux villageois d’aller plus facilement à l’église.

Eglise ou chapelle d’ailleurs? La taille impressionnante de l’édifice actuel fait oublier qu’au temps où les seigneurs possédaient Vallabrix, l’église romane, beaucoup plus petite, se trouvait dans l’enceinte du rempart, presque attenante au château. Elle devait servir de chapelle aux seigneurs. C’est, du moins, l’une des hypothèses  plausibles. L’agrandissement date du 19 ème siècle. L’église a gagné une travée, elle est plus longue, plus haute qu’à l’origine. Elle s’est ornée d’un porche  et son clocher, pour accueillir la belle Ursule s’est haussé de quelques mètres.
Quant au château, il fut donné en récompense à un sieur de Bargenton, qui avait prodigué ses bons soins de médecin à François 1er. Bâti dans le rempart, vaste quadrilatère au centre du vieux village marqué aux angles par des tours,  le vieux fort de Vallabrix n’est plus qu’un ensemble dépareillé aujourd’hui. Mais derrière la façade austère du « grand membre », reste de la construction, dans une cour intérieure, se cache une autre façade beaucoup plus riante. Elle a le charme des œuvres vétustes qui  ont conservé leur fraîcheur d’antan. Le seigneur avait dû prendre goût à l’art italien pendant les guerres de François 1er et fait décorer sa demeure pour être dans le « ton » de son époque. D’où ce bijou architectural, concentré de la Renaissance française relativement bien préservé tant il est peu visible et peu prévisible à cet endroit. Il a été classé à l’inventaire des monuments historiques.  C’est la pièce maîtresse du patrimoine de Vallabrix.

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La visite s’achève au lavoir et le long des jardins. Un lieu à histoires que ce lavoir !
Bernadette Voisin nous en a raconté quelques unes.
Ecoutons l’eau malicieuse clapoter en s’échappant des bassins. Elle file dans sa rigole pour tout redire aux jardins.

Odile Pernin-Vidal

Remerciements à  Odile Valette pour nous avoir communiqué sa passion du village. Elle pardonnera les oublis et les imprécisions de cet article.

Autre source d’informations, notamment pour les dessins de poteries préhistoriques : le livre d’Albert Ratz,  La mémoire du Montaigu, Archéologie d’une micro-région en Languedoc oriental. Historien, habitant Saint-Victor des Oules, Albert Ratz est aussi membre de l’Association Histoire et Civilisation de l’Uzège.

Journée du Patrimoine

Journée du Patrimoine

Dimanche 20 septembre 2009

Vallabrix, côté coeur, côté cour

Cette année, Vallabrix montre  au coeur du village son petit et son grand patrimoine.Odile Valette viendra commenter les  vestiges médiévaux, l’église romane, le lavoir et la fontaine de la Condamine. Elle nous fera partager sa grande connaissance du village.Pour la première fois, Vallabrix s’ouvre « côté cour ». La maison Roche, devenue communale, ouvre son portail pour laisser le public admirer l’un des très beaux monuments historiques du Gard.

Rendez-vous

Place de l’église

Visites commentées

de 10h à 12h et

de 15h à 17h

Un rafraîchissement sera proposé par l’association V.I.T.A.E.

Les croix de Vallabrix

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La route

Le vent s’engouffre dans ma valise
Et sur ma route il y a des trous
J’ai vu tant de rues, j’ai vu tant d’églises
Mais les plus belles étaient chez nous

Mon village est loin, à l’autre bout du monde
Et ma maison n’est plus qu’une chanson
Comme la neige mes rêves fondent
Buvons, mes frères les vagabonds

Des Caraïbes aux Philippines
J’ai traîné ma carcasse un peu partout
Mais les chemins qui mènent à nos collines
Avaient des pierres douces à mes pieds nus

Le vent s’engouffre dans ma valise
Pourtant la chance est souvent venue
Elle est bien brave, quoi qu’on en dise
Mais il ne faut pas trop dormir dessus

La pauvreté manque parfois de charme
Mais l’herbe est douce aux malheureux
Pas de discours et plus de larmes
Venez mes frères me dire adieu

J. Dassin

Les Croix

Depuis la nuit des temps, la croix accompagne l’homme. Croix des chemins, de procession, croix de limites, de village… croix à quatre pointes, à douze pointes (occitane)..

La croix devient un symbole chrétien au 6ème siècle après le concile de Constantinople à la place du poisson et de l’agneau, premiers symboles de la chrétienté.

Les croix de chemins sont là pour affirmer une avancée du christianisme sur un territoire, mais aussi pour délimiter un lieu de vie (maisons et leurs champs), une frontière affirmée. Elles vont servir aussi de « poteaux indicateurs », même avec un mètre de neige, la croix est toujours visible. D’anciennes bornes (menhirs, bornes romaines) ont été pourvues parfois d’une croix. Dans le Cantal on compte plus de 3000 croix de chemins.
On disait qu’un village s’ouvrait et se fermait par une croix.

Les croix de fontaine rappellent le caractère sacré de l’eau, peut être aussi combattent-elles un culte antérieur (druidique ou romain).

Proches d’un pont, elles garantissent une christianisation du territoire après le pont. Elles garantissaient parfois un péage et la perception d’un impôt de passage…

Les croix de procession sanctifiaient le village, les champs, et permettaient lors des processions de rassembler tous les habitants derrière la croix. C’était un jour férié, un jour de fête, de retrouvailles.

Au XIè et XIIè siècle sont crées des terres d’asile (sauvetés) qui sont délimitées par des croix de limites, terres qui ne dépendent que de leur fondateur, abbé ou pape. Les habitants sont sous l’immunité de « la paix de Dieu ». Il s’agissait de protéger des personnes poursuivies, mais aussi d’attirer des travailleurs pour défricher, mettre en valeur des terroirs (montagne, marais..). On y recherchait sécurité mais aussi liberté. Par exemple les villages de Montsalvy, Sauvat, Sauve, Salvetat, Aurillac, Sauveterre la Lémance… Nos villages qui portent le nom de Bastide étaient parfois au départ des sauvetés.

A proximité des églises parfois sont érigées des croix dites croix d’église : elles signalent l’existence d’un cimetière contre ou autour de l’église jusqu’à la fin du XIXè siècle, date à laquelle la nouvelle « morale » de la propreté les rejettent à l’extérieur des cités.

Les croix peuvent servir de témoins : pèlerinage, calamités ou fin heureuse d’un malheur, une bataille.

Recherches et rédaction : Bernadette V.

PS : Je recherche l’histoire (ou et les histoires) des croix de Vallabrix.
Tél. : 04 66 22 28 07

Petite histoire de notre lavoir

Le lavoir de Vallabrix a retrouvé le mercredi 13 mai sa fraîcheur de printemps . Vous pouvez le constater de visu ou sur les « brèves » du site (commission embellissement environnement).
Certains s’en sont déjà rendu compte puisqu’un bouquet de fleurs a été déposé dans un abreuvoir de la fontaine dans la nuit du 16 mai.
Malheureusement, à côté de cet hommage délicat, un geste malheureux a été accompli. Une plate a été cassée et un morceau jeté dans le bassin.
C’est très dommage car les plates sont des pierres particulières, qui possèdent une histoire, rapidement racontée dans les « brèves ».

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Nous avions Lise et moi, l’été de nos douze ans,
La manie d’agacer avec des jeux candides,
Les ruelles pavées d’un long juillet torride.
Un jour où nous étions au lavoir sous l’auvent
Venus nous abriter d’un orage violent
Sa lèvre enjoliva d’un sourire timide
Son fragile minois parsemé d’éphélides.
L’averse ayant démis son beau caraco blanc,
Un improbable instant me fit cerner l’épure
D’un jeune sein naissant au creux d’une échancrure.
Sans doute elle ne sut combien je tressaillis,
Ni que j’inventerais ces étranges pays
Où en rêve j’irais longtemps vagabonder
Sur le blond mamelon qu’avait mouillé l’ondée.
Auteur anonyme