Le Midi Libre a-t-il  perdu son correspondant d’Uzès ? Ou bien  juge-t-il que la vie politique d’une communauté de 26000 âmes ne mérite pas qu’on la relate avec une certaine exactitude ? Juge-t-il aussi  que les habitants de cette communauté n’ont pas besoin de savoir qu’il y a des débats au sein de l’assemblée et que l’ordre du jour n’est pas voté à l’unanimité ? Autre hypothèse :  Le Midi Libre s’est  résigné à publier les communiqués de la Présidence. C’est ce qu’on est fortement tenté de penser à la lecture de l’article paru dans l’édition du 9 mai dernier sur la séance du conseil communautaire du 5 mai.

Si les questions abordées au cours de cette séance n’avaient pas eu autant d’importance pour les administrés du territoire, le procédé serait passé peut-être inaperçu. Mais le conseil votait ce jour-là le budget et la fiscalité et les raisons  de débattre ne manquaient pas.

Un budget sans ambition

Les documents préparatoires au vote alertaient  les conseillers sur le risque de stagnation voire de régression de cette entité territoriale dont le budget d’investissement est extrêmement faible.

«  10 ans d’intercommunalité sur nos territoires n’ont pas permis de compenser les retards en termes d’équipements structurels… », se désole le Directeur Général des Services. Comment ne pas s’inquiéter en effet de ce constat quand le budget 2014 prévoit un investissement de 1.5 M€, 9 fois inférieur aux sommes consacrées au  fonctionnement. Plusieurs élus sont intervenus pour souligner le manque d’ambition de la CCPU. Caroline Sepet a résumé la situation : « Une année 2013 avec un investissement minimum pour cause de fusion et d’attente des futures élections, une année 2014 avec un investissement minimum en attendant un projet de territoire. Bref, deux années encore de perdues pour la CCPU sans aucun projet structurant. »

La CCPU attend son projet de territoire, comme si les besoins des habitants n’étaient pas déjà connus et ne pouvaient donner lieu, dès à présent, à des orientations. Jean Luc Chapon et les délégués qui siègent depuis plusieurs années n’ont-t-il aucune idée sur ce qui fait défaut en Uzège ? Ce serait bien étonnant.

Une politique fiscale contestable

Malgré l’absence de ligne directrice dans ce budget, la proposition a été faite d’augmenter la taxe foncière sur le bâti, impôt qui va peser sur les ménages. Ce choix avait-il été mûri en commission des finances ? Non pas, la commission ne s’est  pas réunie. L’augmentation n’est pourtant pas légère : passer 1,24% à 2,24%, c’est  + 80 % pour le contribuable. Toutes les pistes en matière fiscale ont-elles  été explorées avant de demander cet effort à la population ? La question a été posée, notamment pour ce qui concerne la CFE (contribution foncière des entreprises), dont le produit, malgré un taux assez élevé, reste faible.

Quant à la piste des économies sur la gouvernance de la CCPU, elle a été aussi rappelée : 14 vice-présidents pour piloter  7 commissions, c’est royal ! et onéreux pour la collectivité  Il aurait été raisonnable et rationnel de faire coïncider le nombre de vice-présidences avec celui des commissions.

Commissions : des lourdes, des légères, voire pas du tout

La mise en place des commissions avait été prévue en commission permanente, le président s’étant engagé à ce que celle-ci se réunisse régulièrement sur le projet de territoire qui, précisons-le,  sera travaillé en bureau où 14 communes sur 31 sont représentées.

Si les commissions reflètent les lignes de force du projet en gestation, on notera que la sécurité occupe une place de choix  (un vice-président à la tête d’une commission), qu’une seule commission regroupe Urbanisme, Finances, mutualisation des Services avec 2 vice-présidents et que la culture est éparpillée entre 4 vice-présidences sans commission ( Délégation Générale/ Communication et Manifestations Culturelles /Infrastructures Culturelles et sportives/Bâtiments, matériels et festivités).

Or, l’un des facteurs de développement de la CCPU serait d’accroître ses compétences et si une compétence doit s’exercer à ce niveau du territoire, c’est bien la culture : les habitants pourraient accéder à des équipements et à des services d’un meilleur niveau et bénéficier d’une meilleure organisation de l’offre culturelle. Bernard Rieu a rappelé qu’un projet de mise en réseau des bibliothèques a fait l’objet d’une étude en 2013 et que le budget actuel ne prévoit aucun investissement pour aller plus loin.

La commission va travailler sur le sujet a répondu le président. Laquelle ?

Odile Pernin- Vidal  et  Bernard  Rieu première adjointe et maire de Vallabrix

Nicole Perez,    maire de Flaux

Daniel Boyer,  maire d’Aigaliers

Caroline  Sepet,  conseillère municipale d’Uzès

Guy Crespy,  maire de Sanilhac et Sagriès