Expression de Bernard Rieu maire de Vallabrix

J’ai lu avec intérêt l’article du Républicain sur la situation des médecins à Uzès. L’analyse proposée, pour pertinente qu’elle soit, n’aborde pas un des facteurs importants de la pénurie actuelle de médecins. En effet, je crois que c’est que l’une des causes de cette fracture médicale est le numerus clausus.

Jusqu’en 1978, c’est-à-dire la dernière année où sont sortis du cursus de formation les étudiants entrés en 2e année médecine avant la mise en place du numerus clausus, on formait plus de 8 000 médecins tous les ans. En 2016, le numerus clausus ne dépasse guère les 7 000 places, alors que la population française a augmenté de 10 millions d’habitants entre 1978 et 2016.

Mais, entre ces deux dates, la courbe s’est effondrée : on a baissé le numerus clausus jusqu’à un étiage inférieur à 3 600 médecins entre 1992 et 1999, pour ne le remonter très progressivement qu’à partir de l’an 2000. Si bien que la population médicale présente un aspect démographique similaire à celui de la population française à la suite de la guerre de 1914-1918.

Professeur de physique au lycée GIDE, j’ai vu de nombreux jeunes d’un bon niveau scolaire et très motivés pour devenir médecins butter sur le concours d’accès ultra sélectif aux études médicales.

Les gouvernements successifs socialistes ou de droite ont fait le choix de diminuer drastiquement le nombre de praticiens pour réduire les dépenses de santé.

La pression sur le recrutement des médecins n’est pas la bonne réponse à l’inflation des coûts. Elle peut même s’avérer contre productive dans un pays qui s’est longtemps distingué par la qualité de son système de santé.

Il y a sans doute d’autres solutions à explorer.